« Il fait très chaud. Plus d'électricité, plus de climatiseur. Mon bébé et moi dégoulinons de sueur dans notre lit. Je rafraîchis mon bébé à l'aide d'un éventail pour qu'elle dorme. Je pense. Je pense. Je pense. Je pense à tout. Je pense à Malamine. Je ne désespère pas totalement de le voir rentrer. Je songe dans mes illusions le voir surgir du jour au lendemain. Il n'ignore nullement qu'il a laissé femme et enfant derrière lui et que j'ai du mal à affronter tous ces problèmes quotidiens de la vie dans Bamako. Il viendra sûrement me chercher avec mon enfant. Il viendra nous sortir de cette misère. Il nous emmènera avec lui. Je reste soumise à mon mari alors je l'attends. » Une écriture proche du roman pour une chronique sociale on ne peut plus authentique : par l'intermédiaire de son héroïne Aïssatou, son double à peine fictif, Yaye Haby Barry revient aujourd'hui sur ses années de péripéties et de déconvenues. Un voyage houleux de l'Afrique de l'Ouest jusqu'à la France, de sa jeunesse à sa maturité ; chemin de croix d'une femme qui n'aura cessé de se battre pour faire du destin le sien.