Ouvrir l'histoire nationale au " grand large " pour appréhender la complexité de la formation de l'État-nation français depuis le XVIIIe siècle, c'est le pari des historiennes et historiens qui ont pensé et réalisé cet ouvrage. Outre que celui-ci poursuit la perspective d'une histoire moins centrée sur l'exceptionnalisme supposé de l'Hexagone, il est surtout le premier à resituer systématiquement la France dans le contexte global. Et à produire ainsi un autre récit faisant voler en éclats le grand " récit national " ; un récit ouvert aux expériences du monde comme à ses multiples zones de friction ; un récit qui, loin de dissoudre le cadre national, montre qu'on ne peut comprendre la mise en place d'un État-nation qu'en le saisissant dans ses dynamiques à la fois internes et externes.
Empruntant aux histoires transnationales, impériales et globales, cet ouvrage montre la place prépondérante de l'impérialisme " informel " français dans la globalisation ; inscrit la Révolution dans les circulations politiques des Amériques jusqu'à l'Asie, en tenant compte des effets retour ; saisit l'histoire industrielle à partir de son insertion dans les évolutions multiformes du capitalisme mondial ; intègre l'État " moderne " dans le processus d'expansion des administrations à l'échelle transcontinentale ; ou encore montre que l'art " français " doit beaucoup aux circulations internationales avec les autres pôles de référence culturels, comme l'Allemagne puis les États-Unis...
De quoi bouleverser quelques-unes de nos certitudes les plus établies sur l'histoire de France.
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