Aujourd’hui, le littoral français apparaît, dans sa grande majorité, comme le territoire des vacances, où la visite estivale du touriste permet une intense activité et des profits appréciables. Cependant, l’usage balnéaire du littoral a dû faire face à d’autres interlocuteurs et ne s’est imposé que progressivement. Si, au début, touristes et populations locales se sont côtoyés, les visiteurs commencent, dès le milieu du xixe siècle, à rêver de villes idéales, où tout est fait pour les satisfaire. Les ressources des bourgs, souvent ruraux, ne sont plus suffisantes pour les contenter. Les autochtones, eux, sont partagés entre satisfaction de jouir des avantages sociaux et économiques et crainte de perdre un nouvel avenir. Or, si la station balnéaire peut devenir la première activité de la commune, les populations locales peuvent également préférer soutenir leurs activités traditionnelles en difficulté. Les rapports conflictuels ne doivent pas masquer une nécessaire collaboration, sur le plan de l’image (animations, préservation de l’environnement) et sur le plan pratique (travail saisonnier, mise en place du confort, lutte contre l’érosion littorale). Les luttes municipales révèlent néanmoins un pouvoir à conquérir pour mener à bien ses idées. C’est un siècle et demi de transformations littorales que se propose de suivre cet ouvrage. Au milieu du xxe siècle, les communes des côtes bretonnes et vendéennes ont intégré l’activité balnéaire, avec cette saisonnalité qui hante toujours nos esprits, au point que, l’hiver venu, on peut encore dire : « Il n’y a personne ici, il n’y a plus »
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