Copiés sur parchemin ou sur papier, évangéliaires et recueils liturgiques s’ouvrent sur de magnifiques frontispices et se parent de miniatures aux couleurs vives illustrant les scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament ou la vie des saints. Le fonds arménien de la Bibliothèque nationale de France est aujourd’hui riche de quelque 350 manuscrits et, pour les XVIe et XVIIe siècles, de près de 70 % de la production de livres imprimés. Pays à la géographie tourmentée ravagé par les invasions successives, l’Arménie, premier État converti au christianisme, s’est construite tout entière autour d’une religion et d’une langue. L’alphabet arménien, inventé au Ve siècle pour lire et traduire la Bible, déploie ici ses différents styles, tandis que dans les marges lettrines et lettres ornementées prennent la forme de végétaux ou d’animaux fantastiques. À partir du XVIe siècle, alors que se perpétue encore la tradition manuscrite, les premières imprimeries, installées alors en Europe, éditent, pour les marchands arméniens qui sillonnent le monde, des livres de dévotion et de divertissement agrémentés de gravures. L’impression de la Bible en arménien en 1666 à Amsterdam constitue un événement éditorial, que renforce la parution de nombreux ouvrages religieux mais aussi d’érudition et de littérature permettant, tant en Orient qu’en Occident, une plus large diffusion du patrimoine culturel arménien. La cinquantaine de pièces présentées, acquises dès le règne de François Ier puis principalement sous celui de Louis XV, témoignent de la constance de l’intérêt et de la curiosité que suscitent depuis toujours l’Arménie et sa culture en France. Illustration de couverture : Tétraévangile (détail), BNF, Manuscrits orientaux, arménien 333, f. 186 v° [cat. 35]
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