La matière bretonne chez Henri Queffélec, né à Brest (1910-1992), ne se cantonne pas aux îles : L’Armor qu’il connaît si bien et aime tant, c’est aussi la côte, coincée entre deux mystères : les soubresauts imprévisibles de la mer ou de l’océan et les secrets impénétrables des bois et landes de l’Argoat. Et cette nature rude se retrouve dans les âmes des populations locales, calmes en apparence, mais lieux de tourments insondables. Un des meilleurs exemples de création queffélécienne se trouve dans son premier roman, tout imprégné de la veine balzacienne. Paru en 1944, il y a tout juste 70 ans, La fin d’un manoir mérite à plus d’un titre d’être redécouvert.
Roman de mœurs et d’atmosphère, c’est également un roman criminel où l’avarice tient le rôle principal et où le mystique se mêle au fantastique. En Bretagne, au début du XXe siècle, Amélie Kerézéon, vieille fille au visage et à l’esprit aigu, vit avec sa servante Soizic. L’un après l’autre se présentent au manoir de Queslouarn les deux frères d’Amélie, Guillaume et Roger. Amélie Kérézéon va alors les faire vivre dans des conditions de dénuement insupportables, épiant chacun de leurs mouvements, persuadée qu’ils dissimulent des trésors à sa cupidité. Et, une nuit, le feu prend au manoir...
La fin d’un Manoir s’inscrit parmi les grands romans français du XXe siècle. Il n’était plus disponible en édition de qualité depuis de nombreuses décennies, le voici à nouveau disponible. Présenté avec un avant-proposd’Eric Auphan, président de l’Association des Amis d’Henri Queffélec.
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