La décennie 1250, qui voit la consolidation du processus de reconquête chrétienne avec l'intégration de l'Andalousie bétique au royaume de Castille, passe souvent pour le début d'un déclin des ordres militaires, dont la vocation de lutter contre les infidèles aurait dès lors perdu sa raison d'être. Le présent ouvrage remet en question cette idée reçue. Une analyse détaillée des sources, dont certaines restaient inédites, montre qu'après le milieu du XIIIe siècle les ordres militaires, alors moins étudiés qu'à leurs débuts, n'entrent nullement en décadence. Leur image auprès des contemporains demeure positive et, si leur profil religieux s'atténue au XIVe siècle, une ouverture croissante aux valeurs chevaleresques les rapproche de la noblesse. Inquiète d'une telle communauté d'intérêts susceptible d'entraver ses prétentions absolutistes, la monarchie castillane réagit en s'efforçant d'utiliser les milices pour affermir son propre pouvoir et les soumet à un patronage de fait qui, tout en pérennisant leur position sociale, les réduit bien avant l'époque des Rois Catholiques à une logique nationale étrangère au principe universel qui était le leur.
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