ebook - La voix de Paola

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le geste de peindre, la relation du peindre au corps, du corps à la voix, et celui qui se saisit de ce tournoiement en mots
Livre numérique
de Patrick Froehlich

Où est la fiction ? Et si la vérité possible ou essentielle de l’écriture était d’abord dans ce bousculement de toute certitude quant à la fiction ? Qu’on avait alors une chance possible de passer au-delà l’illusion du langage et le jeu des signes, qu’ils soient phrase ou peinture, pour une relation plus essentielle ?

Et celui qui a pour vocation le soin, la précision de ses mains au plus exact du corps de l’autre, quel langage tient-il ?

Aller à l’essentiel, il y aura forcément le corps. Le corps en danger, le corps opéré. Il y aura la nudité, et la voix. Celui qui avance dans les mots, et n’est pas le personnage de fiction mis en avant du texte, est dans cette tension. Celui qui a pour outil les mots n’a pas l’usage libre du corps comme le peintre, mais le lien physique de la parole aux cordes vocales qui la profère va devenir l’intercesseur : on entre en énigme. Texte rouge, comme les peintures qu’il appelle.

En face, celle qui peint. A elle l’audace, la relation sans médiation du corps au geste, et les figures qui en naissent.

Mais le lien de ces figures aux symboles se défait quand la fiction, pour approcher le corps, en fait photographie, mêle le document aux toiles, ou bien se prend, pour les toiles, à les agrandir, reproduire, décortiquer.

Et le corps quand on applique sur lui peinture, qu’il devient figure et qu’on s’en saisit comme nouvel objet de peinture ? Et lorsqu’il est opéré ? Un vertige prend à l’enchaînement des figures : le prix d’une oeuvre, dépend-il de ce qu’elle a pris au corps ? Oppositions d’artistes, photographes, sculpteur.

Et lorsque le corps est dessaisi de lui-même, opéré ou privé de cette liberté nécessaire pour le risque ?

Cette relation de la figure au récit, de la parole au peindre, est un noeud essentiel de l’histoire littéraire, simplement parce qu’elle met l’écriture en abîme. Patrick Froehlich nous en propose une figure pour aujourd’hui, une figure crue, où le corps vient en avant comme seul intercesseur, et la fiction seule route pour ce qui les dépasse, en réel ou en fiction, des deux côtés : la matérialité même du corps comme l’irreprésentable, et là où la peinture comme la phrase aura à pratiquer le saut dans l’inconnu.



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