À vivre depuis près de vingt ans à Sénanque, sous le regard d'une abbaye cistercienne du XII^e siècle, que devient-on ? Quand on a assisté au départ des derniers moines puis, sans transition, amorcé et poursuivi, en la développant, une activité à la fois d'accueil de visiteurs toujours plus nombreux et de rencontres, de concerts, conférences, expositions, à quelle parole obéit-on ? À quelle aune mesurer ses échecs, ses réussites ?

Une famille s'y établie avec ses joies, ses difficultés, ses fêtes et son deuil. Quelques livres y ont été écrits : de quel poids fut la rigueur de l'architecture abbatiale sur une écriture poétique ? De quelle autorité fut la lumière de la Provence, de la vallée, pour délimiter les ombres ? Et pourquoi ce besoin d'aller plus loin encore se soumettre à des déserts plus rigoureux ?